Interview de Jules César

Interview postume de Jules César

Mon interview d’une célébrité dans La Voce de novembre-décembre 2024 (pseudonyme Franco Berneri-Croce)

Interview de Jules César

Franco Berneri-Croce : Ave Caius Julius Caesar, Imperator ! Les nombreux lecteurs du magazine La Voce te saluent par mon entremise. Alors comme ça, il paraît que tu descends de Vénus ?

Jules César : Ave Franco Berneri-Croce, Scriptor. En effet je descends d’Énée, lui-même fils de Vénus et d’Anchise, un héros de la Guerre de Troie et fondateur de Rome.

F.B.-C.. : Tu es né le 12 juillet en 101 avant J.-C. dans une famille patricienne de premier plan. Tout le monde connaît ta conquête sur la Gaule et la fin de ton histoire, mais raconte-nous ta vie.

J.C. : Tout a commencé avec Sylla, le dictateur de Rome. À 17 ans j’ai épousé Cornelia la fille Cinna le principal opposant à Sylla. Elle m’a donné une fille, Julia. Une guerre civile éclata et la tête de Cinna fut mise à prix. Cinna était lui-même très impopulaire et fut tué par ses soldats. Toujours est-il que ces liens familiaux m’ont valu la haine de Sylla qui a voulu m’obliger à divorcer. J’ai refusé.

F.B.-C.. : Mamma mia ! Dire non à Sylla, c’était signer ton arrêt de mort.

J.C. : Il n’a pas osé, mais il a bloqué toute nomination à des postes importants ainsi que tous mes avoirs. J’ai préféré quitter Rome et m’enrôler dans l’armée. Là on m’a donné pour mission de me rendre auprès de Niocomède le roi de Bithynie, la région en face de l’actuelle Istanbul, et réclamer l’aide de sa flotte pour assiéger la ville de Mytilène, sur l’île de Lesbos, ville que nous avons prise.

F.B.-C. : Oui, et tu ne dis pas qu’à l’occasion tu as obtenu la plus haute décoration militaire : la couronne civique, pour acte de bravoure exceptionnelle. Et juste après, tu as été fait prisonnier par les pirates, je crois.

J.C. En effet, c’était juste après la mort de Sylla. Les pirates voulaient me tuer, mais je leur ai dit que ce serait une erreur, car j’étais patricien et je pouvais leur rapporter beaucoup d’argent s’ils me rançonnaient. Je leur ai offert 15 talents d’or, mais je les ai averti qu’en contrepartie, une fois libre, je reviendrai les tuer.

F.B.-C. : Et qu’ont-ils fait ?

J.C. : Ils ont ri, ils m’ont libéré et je suis revenu les tuer. Puis, je suis revenu à Rome. Malheureusement ma tendre épouse est décédée à mon arrivée. J’ai bafoué les règles de l’époque en lui rendant un hommage public, cela ne se faisait que pour les hommes. J’ai dit au peuple que descendant d’Enée et de Vénus j’avais l’autorité des rois et la majesté des dieux qui règnent même sur les monarques. J’offrais à Rome ma destinée. Le peuple était sensible alors aux orateurs de talents et je crois sans forfanterie avoir été l’un des meilleurs, peut-être juste après Cicéron. Il faut dire que j’avais étudié très tôt la rhétorique et l’art oratoire.

F.B.-C. : Cela a en effet dû être un moment très émouvant. Le peuple t’as suivi ?

J.C. : Oui, j’ai été ovationné. J’ai vu que le peuple m’aimait. Je me suis alors lancé à la conquête du pouvoir voulant être qu’Alexandre ou rien. J’ai alors attenté des procès contre toute sorte de personnalités plus ou moins corrompues. J’ai aussi dépensé des sommes astronomiques pour soigner cette popularité et souscrit des dettes si importantes auprès des personnes qui comptaient que celles-ci ne pouvaient plus que me soutenir, sauf à perdre tout leur argent. J’ai commencé à gravir les échelons du pouvoir. À 30 ans, je suis devenu questeur de l’Espagne actuelle pendant que Pompée le général romain devenait le consul de Rome. J’ai été envoyé en Espagne pour pacifier cette région et devait revenir en triomphateur, mais mes victoires m’ont gagné aussi des ennemis. Mon triomphe n’a pas eu lieu, mais j’ai demandé à devenir consul. J’ai alors formé un triumvirat avec Pompée et Crassus l’homme le plus riche de l’histoire romaine.

F.B.-C. : Et te voilà donc consul ! Complimente ! C’est à ce moment que ta fille Julia a épousé Pompée le Grand ?

J.C. : Oui ! Et moi j’épousais Calpurnia, la fille d’un homme politique influent. Quelque temps après, une fois mon consulat terminé, je devins proconsul des Gaules pour 5 ans. Une peuplade gauloise ayant demandé l’aide de Rome pour se prémunir d’une invasion de ceux que vous appelez les Suisses, je passais les Alpes et avec les légions prêtées par Pompée. J’entrepris alors la conquête de la Gaule. Les Gaulois étaient parmi les plus redoutables guerriers qui soient.

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L'auteur : Franck Senninger

Franck Senninger est écrivain et médecin. Il écrit plus particulièrement des romans (Prix Littré, Prix du Rotary international, sélection au Prix Tangente de lycéens 2022), des nouvelles (Prix Cesare Pavese, Prix Città di Cattolica), des ouvrages de psychologie et de vulgarisation médicale. Ses livres sont actuellement traduits en italien, espagnol, portugais, polonais et en arabe. Il est membre de l'Académie Littré et ancien président du jury français du Prix Cesare Pavese (Italie). Il est aussi journaliste pour La Voce, le magazine des Italiens en France et cofondateur de l'Alliance italienne universelle, une association qui réunit les fils de l'Italie. Il donne régulièrement des conférences à l'Université Inter-Âge de Créteil, à l'Université inter-âge de Noisy-le Grand et à l'Université Paris-Est Créteil. Petit-fils de philosophe, trois générations de médecins l'ont précédé ce qui explique sans doute son attrait partagé pour la plume et le stéthoscope.

One Reply to “Interview de Jules César”

  1. Très bon : on attend la suite. Si je puis me permettre, ne mets pas Uxellodunum au puy d’Issolud ( c’est une usurpation politique) mais à Capdenac !

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