Aphérèse
Le terme « aphérèse » trouve son origine dans le grec ancien, où « aphairein » ἀφαίρεσις, qui signifie « enlever ». L'aphérèse est donc l'action d'enlever une partie d'un mot pour créer un effet stylistique particulier. Cette figure de style est couramment utilisée en poésie, où chaque syllabe est précieuse et l'économie des mots est essentielle.
Exemples
- Amour – Paul Éluard: Dans ce poème Paul Éluard utilise l'aphérèse pour créer une sonorité douce et fluide :
La nuit n'est jamais complète
Il y a toujours puisque je le dis
Puisque je l'affirme
Au bout du chagrin
Une fenêtre ouverte
Une fenêtre éclairée
Ici, « la » est utilisé au lieu de « alors » pour donner un rythme plus léger et pour intensifier la musicalité du poème.
- Les Amants – Jacques Prévert: Dans le poème l'aphérèse est utilisée pour créer un sentiment de familiarité et de proximité :
« Avec leurs mains entrouvertes
comme de petites poupées de bois
bras ballants
petits frères des chemins de fer
petits frères qui n'ont pas de trains »
Ici, « petits » est utilisé au lieu de « des petits » pour évoquer une intimité complice et rendre le texte plus intime et chaleureux.
- Solitude – Victor Hugo :
« Je vis, je meurs ;
je me brûle et me noie ;
J'ai chaud extrême en endurant froidure ;
La vie m'est et trop molle et trop dure ;
J'ai grands ennuis entremêlés de joie. »
Dans ce poème, Hugo utilise l'aphérèse en omettant l'article la devant « froidure » et le de devant « grands ennuis ».
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Le mot de la semaine dernière : parataxe
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