Le mot de la semaine : métaphore
La métaphore de μεταφορά « metaphora » signifie transport, transfert de sens. Elle consiste à employer un autre mot ou un autre concept en lieu et place de ce que l'on voulait dire ou écrire.
On distingue trois types de métaphores
La métaphore in praesentia
Dans ce cas les deux termes sont présents dans la même phrase.
Exemples :
C'est un âne,
C'est un porc,
C'est une poule mouillée
C'est une déesse
On désigne clairement la personne en sa présence
La métaphore in abstentia
Dans ce cas le comparé est absent de la phrase. On devine de quoi ou de qui il s'agit
Exemples :
Monts gelés et fleuris, trône des deux saisons,
Dont le front est de glace et le pied de gazons !
Le cor, Alfred de Vigny
La montagne est personnifiée avec le front pour cime et le pied pour vallée.
——
Moi, pauvre grelot vide où manque ce qui sonne,
Ruy Blas, Victor Hugo
La première partie est in praesentia car Don César se nomme et la seconde partie est in abstentia car on devine que Don césar confie à Ruy Blas l'absence d'amour dans sa vie.
La métaphore filée
Il s'agit d'une métaphore qui s'étend sur plusieurs phrases.
Exemple :
Descriptif : « C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap !
Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule ! »
Curieux : « De quoi sert cette oblongue capsule ?
D’écritoire, monsieur, ou de boîte à ciseaux ? »
Gracieux : « Aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? »
Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand
Dans la célébrissime tirade du nez, plusieurs analogies évoquent le nez
Le mot de la semaine dernière : Synédoque
Retrouvez Périclès, l'un des plus grands orateurs de tous les temps dans Je m'appelle Aspasie (Prix du Rotary International et sélectionné pour le Prix du Sénat).